La Culture : cours explicité

LA CULTURE

I.CULTURE/NATURE/CIVILISATION

Deux définitions du mot « nature » :
- 1 : milieu qui nous est donné, tout ce qui existe
- 2 : essence de l’être (< nascor : naître -> état dans lequel naissent les hommes)

Deux conceptions de la nature :
- antique : pour Aristote, la nature est « un principe et une cause de mouvement et de repos », c’est le principe de production
- moderne : avec Galilée notamment, mais de fait depuis la Genèse (« Remplissez la terre et dominez-la »), nature maîtrisable

Cinq définitions de la culture
- 1 : ensemble des productions intellectuelles d’une civilisation (un homme cultivé)
-2 : ensemble des phénomènes religieux, intellectuels, politiques… et des valeurs qui y correspondent propres à une population donnée.
- 3 : ensemble des éléments de la vie humaine ayant une conscience humaine à leur origine, qui tendent à se dégager des automatismes de la nature
- 4 : formation spirituelle qui élève l’intelligence à la dimension de l’universel (se cultiver)
- 5 : processus de transformation des cultures spécifiques, tendant à la résiliation des aspects encore animaux

Différence nature/culture
Les éléments de la culture ont pour orgine une conscience humaine, ils ne préexistaient pas à l'homme.
Levi-Strauss dans Structure Elémentaires de la Parenté : nature->universel, culture->règles particulières (« Tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture »)

Deux définitions de la civilisation :
- 1 : dans une optique ethnocentrique, ensemble des phénomènes religieux, intellectuels, politiques… et des valeurs qui y correspondent propres à la population qui participe de l’héritage gréco-romain et du christianisme. S’oppose alors à la barbarie.
- 2 : ensemble de cultures (DEF 2), regroupées surtout du fait d’une religion et d’une langue commune.
- DEF poétique de Braudel : « La civilisation, c’est une façon de naître, de vivre, et de mourir »

II.UNIVERSALITE DE LA CULTURE ?

A.UNE UNIVERSALITE POSSIBLE ENTRE LES MULTIPLES FORMES CULTURELLES
Pris dans son sens 3, tout se qui manifeste d’une forme de pensée humaine est culturel. Il y a donc un fond commun à toutes les cultures, c’est cet apport prépondérant d’une conscience humaine.
Mais cette universalité est une généralité théorique ; au détail, il semble s’instaurer une hiérarchie entre les différentes cultures, certaines étant même qualifiées pour part d’inhumaine (et donc de non-culturelle).Ex : en religion, les sacrifices humains ; en politique, la place dégradante de la femme.

B. UN RELATIVISME CULTUREL : LA SOCIOLOGIE

Texte de Lévi-Strauss, Race et Histoire :
DEF de l’ethnocentrisme : « attitude qui […] consiste à répudier purement et simplement les formes culturelles qui sont les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions ». Formes culturelles que l’on qualifiera de « barbares » (Grecs) ou de « sauvages » (civilisation occidentale).
Idées de Lévi-Strauss :
- ethnocentrisme ≈ comportement naturel, donc à rapprocher de l’animalité (se traduit par un « frisson », réaction quasiment physiologique)
- « répudier » -> idée d’un lien unilatéralement rompu -> l’humanité qui associe tous les hommes
- « Le barbare, c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie », car « cette attitude […] est justement l’attitude la plus marquante et le plus distinctive de ces sauvages mêmes ». L’homme renonce ainsi à contrer son animalité qui le conduit à la peur de l’autre.
- notion d’ « humanité » universelle = tardive (rappelle Foucault dans Les mots et les choses), fragile (antisémitisme du XXe), et limitée (« L’humanité cesse aux frontières de la tribu, du groupe linguistique, parfois même du village »)

-> Relativisme culturel ; il est inepte de dresser une hiérarchie des valeurs, mais deux dangers :
- l’érection d’un critère comme suffisant à évaluer une culture (ex : le développement technique)
- la croyance en un évolutionnisme culturel, qui voudrait, comme les espèces pour Darwin, que les cultures soient plus ou moins avancées les unes par rapport aux autres.
Lévi-Strauss prône au contraire un dialogue des cultures.

III.CULTURE ET INDIVIDU

Etat de nature
Rousseau et bien plus tard Lévi-Strauss distingue chez l’individu un état de nature, sorte d’outil méthodologique artificiel (état de l’homme – apport de la société).

Rôle de la culture dans société
- Thèse de LS : culture régule vie en communauté, permet cohésion : « le rôle primordial de la culture est d’assurer l’existence du groupe comme groupe ». ce faisant, elle assure à l’homme une vie en société qui renforce son humanité, voire qui la constitue.
- autre thèse : il y a une sorte de naturalité de la cité, même Aristote disait : « L’homme est un animal politique plus que n’importe quelle abeille et que n’importe quel animal grégaire »

Interdépendance culture/individu
- personnalité de l’individu façonnée, codifiée par sa culture (Marx)
- la culture survit par la transmission individuelle (« Une culture meurt aussitôt que la vie directe de transmission de personne à personne est rompue » (Linton, De l’homme)
- l’individu se rebelle contre la culture : « Les hommes se sentent opprimés par les sacrifices que la civilisation attend d’eux afin de leur rendre possible la vie en commun » (Freud, L’avenir d’une illusion)

Alors, comme vous pouvez le constater, il y a dans ce que je vous propose un certain nombre d' éléments qui ne proviennent pas du cours du prof ; là encore, je les ai puisés dans l'abrégé de philo de Jacqueline Russ, parce qu'il me semblait que c'était des notions importantes. Enfin voila, vous en faites ce que vous voulez n'est-il pas, j'espère juste que ça sera un peu utile pour ceux qui prennent le sujet 2 en philo !
gros bisous !!!!!

Oh merci cecile !! j'espere qu'avec ton cours j'vais pouvoir mieux comprendre le sujet parce que sinon je rame ... bisous <3