TL4 La Bruyère
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

Le Devoir : cours explicité

Aller en bas

Le Devoir : cours explicité Empty Le Devoir : cours explicité

Message  Cécile Ven 10 Juin - 17:59

LE DEVOIR

I.ANALYSE

A.PREMIERE APPROCHE
Etymologie : debere -> devoir, idée d’une dette à payer -> le devoir est associé à l’idée d’obligation.

L’obligation, sens figuré : être l’obligé de, c’est être moralement en situation de dette par rapport à quelqu’un. Cette situation se donne surtout dans le système du don, sous forme matérielle ou non. Le don et le contre-don, œuvre conjointe de deux sociologues, Lucien Faggion et Laure Verdon, montre que ce système et les obligations morales qui lui sont associées soudent les hommes entre eux. Soit A le premier donneur, B le premier receveur ; ayant reçu le don de A, B se sentira obligé de lui faire un don en retour, un peu plus grand ; A se trouve ainsi en situation d’obligé, et donne en retour à B un don un peu plus grand… et ainsi de suite. Les humaines sont donc soudés par des liens de dons réciproques. Ces liens sont aussi proches de liens de dépendance, ce qui a amené à l’usage de l’argent ; ce principe de paiement fondé sur l’équivalence exacte permet qu’il n’y ait pas contraction d’une dette en un sens asservissante.

L’obligation, sens propre : être contraint à quelque chose -> quelle est la nature de l’obligation dans le devoir ?

B.NATURE DE L’OBLIGATION DANS LE DEVOIR
Devoir ≠ nécessité : la nécessité est une contrainte extrêmement forte, sur laquelle la volonté du sujet ne peut peser. Qu’elle doit d’ordre biologique (il faut manger, respirer) ou social (il faut travailler, voir Sartre et la condition humaine), la contrer amène à la mort.
Devoir ≠ obligation : au sens strict, une obligation est imposée par une volonté extérieure, et la volonté du sujet peut la contrer. Il y a pression externe, mais pouvoir de refus.
Devoir : contrainte librement consentie que l’on s’impose à soi-même. La pression est interne, et d’une certaine façon irréfutable, puisque c’est la volonté du sujet qui lui impose. Le devoir s’accomplit au nom d’un idéal, d’une valeur ; mais laquelle ?

II. AU NOM DE QUOI S’OBLIGER PAR DEVOIR ?

A.CONCEPTION ANTIQUE : MODELE DE LA NATURE + TU DEVRAIS
Faire son devoir, c’est se conformer à la nature : On en revient encore à la conception qu’ont les Grecs de la nature : un cosmos, un grand Tout harmonieux et ordonné, qui tend à une finalité méconnue des hommes. Faire son devoir d’homme (naturellement intégré à ce grand Tout), c’est accomplir ce qu’il est convenable de faire selon cette raison supérieure.

Un optatif plutôt qu’un impératif ; pas de consignes, mais des exemples : Victor Brochard (1848-1907) a étudié dans Etudes de philosophie ancienne : l’approche grecque de la notion de devoir. Elle est simple : « nulle idée de devoir, ni de ce que nous appelons obligation, dans la morale des philosophes grecs. »

Théorie : « il n’y a point dans la morale grecque un « impératif » mais seulement un « optatif » ». L’optatif est un mode verbal spécifique de la grammaire grecque, permettant d’exprimer le souhait ; c’est bien de cela qu’il s’agit ici. « Cette morale se présente toujours comme un « parénétique » : elle donne des conseils, non des ordres ». Il ne s’agit plus de se contraindre à l’observation rigoureuse de principes fixes, il n’y a pas de « longues listes de devoirs envers soi-même et envers autrui » ; la morale grecque « offre des modèles, en nous conviant à les imiter ». On est donc bien dans le domaine du souhait, et non d’une obligation consentie ou non ; je choisis de tendre vers tel ou tel modèle, en premier lieu celui de la nature, mais on a aussi tous les modèles proposés par les mythes -> c’est là la fonction de la mythologie grecque.

Explication : cette forme de morale découle logiquement de l’aspiration fondamentale des philosophies grecques : « atteindre la vie heureuse », quête du « bonheur de la vie présente ». Là où, comme on le verra plus loin, les morales notamment des religions monothéistes visent à se rendre dignes d’un plus grand bonheur dans l’après-vie, les morales grecques sont des eudémonismes (DEF : doctrine qui font du bonheur le Souverain Bien et de sa recherche la fin de l’action morale). L’idée est que suivre ces modèles que me proposent la philo/la mythologie me rendra heureux ici et maintenant.

B.1ERE APPROCHE DU SENS MODERNE : LE TU DOIS, AVEC UNE LIBERTE
Le Tu dois : Les premières religions monothéistes ont amené la notion de commandements ; des règles à modalité universelle, formalisations de valeurs, sont « inscrites dans un ciel intelligible », comme le critiquera Sartre (L’existentialisme est un humanisme). Intelligible-> caractère rationnel de ces règles. Cette fois, l’idée est que suivre ces règles me rendra digne d’accéder à l’au-delà divin.

Toutefois, part de liberté des hommes : contrairement aux Grecs pour qui « Nul n’est méchant volontairement » (Socrate), l’homme a ici la possibilité de déroger aux commandements, peut choisir d’agir sciemment à leur encontre (-> péchés).

C. LA CONCEPTION KANTIENNE (FONDEMENT DE LA METAPHYSIQUE DES MŒURS)

1) TROIS MAXIMES
Kant s’éloigne de la morale par exemple chrétienne, en estimant qu’il n’y a pas forcément un pack de valeurs prédéfinies. Mais il s’en rapproche par le caractère suprême qu’il accorde à la morale, et par les critères qu’il va apposer aux valeurs érigées en lois morales par les individus. L’action morale, chez Kant, doit se faire conformément à des valeurs respectant trois grandes maximes (= règles d’action, ce au nom de quoi on agit), lesquelles sont produites par la raison.

1.« Agis comme si la maxime de ton action devrait être érigée par ta volonté en loin universelle de la nature » -> toute règle morale d’action doit être universalisable. Dès lors que ce au nom de quoi j’agis ne peut être appliqué par tous (ex : la poursuite de ses intérêts propres), cette règle n’est pas morale. C’est là « l’impératif catégorique » par excellence, dont découlent tous les autres.

2.« Agis toujours de telle sorte que tu traites l’humanité en toi et chez les autres comme une fin et jamais comme un moyen » -> ce que je veux ne dois jamais passer par le traitement de l’autre comme d’un objet. La morale kantienne est ancrée dans le rapport à autrui, dans le respect de l’éminente dignité de la personne.

3. « l’idée de la volonté de toute être raisonnable conçue comme volonté instituant une législation universelle » -> toute règle morale doit provenir du sujet. C’est le participe présent et le terme de volonté qui nous intéressent : l’être raisonnable étant une fin en soi, il ne se soumet pas aux lois morales, mais en est l’auteur. La volonté est autonome, quoique guidée par la raison et par les maximes, et obéit aux règles morales qu’elle fonde.

2) IMPERATIF CATEGORIQUE ET IMPERATIF HYPOTHETIQUE
(On se basera sur l’exemple de deux marchands A et B basés sur la côte d’Azur, pendant la saison touristique : l’un et l’autre choisissent de se montrer honnêtes, et de ne pas pigeonner les Parisiens en montant les prix. La différence est que :
- A agit par intérêt : son but est que sa boutique soit préférée par les touristes, du fait de prix plus bas, et qu’ainsi, à terme, il se fasse plus d’argent
- B agit par devoir : il est honnête pour être honnête)

IMPERATIF HYPOTHETIQUE -> AGIR CONFORMEMENT AU DEVOIR
« Si l’action n’est bonne que comme moyen pour quelque autre chose, l’impératif est hypothétique ». Hypothétique -> soumis à condition ; j’agis bien si cela sert mon intérêt. C’est cela, agir conformément au devoir et non par devoir ; certes, on suit les lois morales (A agit honnêtement), mais c’est pour un but autre que le bien lui-même (pour gagner de l’argent).

IMPERATIF CATEGORIQUE -> AGIR PAR DEVOIR
« L’impératif catégorique serait celui qui représenterait une action comme étant elle-même, et indépendamment de tout autre but, objectivement nécessaire ». « Il ne concerne pas la matière de l’action et ce qui doit en résulter, mais la forme et le principe » : c’est agir par devoir, sans conditionnement à quelque autre intérêt que ce soit. J’agis bien parce que c’est bien ; peu importe le contenu de ce comportement et son impact sur ma vie matérielle, « ce que [l’action] contient d’essentiellement bon réside dans l’intention ». C’est B qui agit honnêtement sans considération pour le fait que celui lui rapporte ou non quelque chose, par principe.

=> le désintérêt est la marque d’une vraie moralité, laquelle réside dans l’intention d’obéir à un véritable « impératif de la moralité » qu’est l’impératif catégorique.

3) REMARQUES
Même distinction qu’en justice : la position kantienne rejoint ce que disait Aristote sur la justice d’une action : elle peut être juste/morale du point de vue de la matière (A se comporte honnêtement) sans être juste/morale du point de vue de l’agent. On a par ailleurs le même principe d’évaluation de la justice/moralité du point de vue de l’agent : que l’action ait été volontaire (il n’y a pas justice/moralité sans volonté humaine à l’origine de l’action) et qu’elle soit acceptable selon certains critères d’ordre moral.

Peut-être jamais : il y un côté utopique à l’exigence de l’impératif de moralité. Est-ce réellement possible d’agir intégralement par devoir, sans qu’aucun intérêt propre n’intervienne dans notre intention ? L’homme parfaitement intègre ne peut-il pas rechercher, par exemple, l’admiration d’autrui ? Kant admet que son concept du devoir est complètement à priori, indépendant des réalités empiriques. Peut-être n’y eut-il jamais dans le monde un seule exemple d’acte moral réalisé par pur devoir. Mais « lors même qu’il n’y aurait jamais eu d’actions qui fussent dérivées de ces sources pures, il ne s’agit néanmoins ici en aucune façon de savoir si ceci ou cela a eu lieu, mais que la raison commande par elle-même, et indépendamment de tous les faits donnés, ce qui doit avoir lieu. » Il y a une valeur intrinsèque de l’impératif catégorique, quand bien même il ne serait jamais réalisé.

Importance de la raison : la morale kantienne est l’effet de la raison pratique, non d’une quelconque spontanéité. De plus, la raison permet l’application des principes, c’est elle qui permet de juger de la nature universalisable ou non d’un principe. D’où une certaine rigidité des lois morales qui sera critiquée -> III.

Exemple du mensonge : = immoral, car ne respecte aucune des maximes :
- n’est pas universalisable : « « si je peux bien vouloir le mensonge, je ne peux en aucune manière vouloir une loi universelle qui commanderait de mentir »
- traite les autres comme des moyens, et non comme des fins en soi
Par ailleurs, la distinction impératif hypothétique/catégorique se pose aussi pour la question du mensonge. Selon Kant, on peut choisir de mentir par prudence -> par intérêt, ou par devoir, et « c’est tout autre chose que d’être sincère par devoir, et de l’être par crainte de conséquences désavantageuses »

III. CRITIQUES ET LIMITES

A.LIMITE 1 : LE CONFLIT DES DEVOIRS
Différentes lois morales, toutes conformes aux exigences kantiennes, peuvent pourtant rentrer en contradiction -> laquelle suivre ? La morale kantienne ne répond pas à ces questions, ancrée dans une sorte de manichéisme entre Bien et Mal. Comment évaluer la valeur d’une loi morale par rapport à une autre ?

Exemple 1 : je marche dans la rue, un ami passe devant moi en courant et se réfugie dans une poubelle, dans un médiocre remake beckettien ; une minute après survient son poursuivant, dont la mine patibulaire n’a d’égale en terme d’inquiétant que le long, menaçant et couvert d’une obscure substance rougeâtre couteau qu’il tient entre le pouce et l’index de la main droite. Le fourbe s’avance vers moi et me demande si j’ai vu passer quelqu’un. Moralement, dois-je :
- désigner avec un sourire réjoui la poubelle, miteux refuge d’un ami définitivement perdu par ma faute -> respect de la loi morale de la sincérité.
- répondre non d’une voix égale et laisser l’odieux s’éloigner en bougonnant -> respect de la loi morale d’assistance à personne en danger ?

Exemple 2 : celui de Sartre, dans l’existentialisme est un humanisme : un de ses élèves hésite entre s’engager dans la résistance ou rester chez lui prendre soin de sa mère, veuve et isolée. Alors ?

-> Possible conflit des devoirs, que ne résout pas la morale kantienne.

B. LIMITE 2 ET CRITIQUE 1: PROBLEME DU FORMALISME

1) HEGEL : L’ATTENTION AU CONTENU
Hegel, dans Principes de la philosophie du droit, reprend la morale kantienne :

Sa définition : elle se base sur une « définition du devoir comme absence de contradiction ou comme accord formel avec soi », à deux niveaux :
- Non-contradiction entre la maxime de l’action et les grandes maximes kantiennes (universalisable...)
- Non-contradiction entre l’action et cette maxime, respect de l’impératif catégorique

Son implicite : elle suppose subséquemment l’existence de principes préalablement à l’action, car « une contradiction ne peut se produire qu’avec quelque chose, c’est-à-dire avec un contenu qui est déjà établi d’avance comme principe ferme »

Son intérêt : elle a su « souligner la détermination pure de la volonté par soi », sans déterminisme (c’est l’impératif catégorique).

Sa double faille : une évaluation du contenu, pour juger de la moralité d’une action, s’avère nécessaire à deux égards :
- le contenu de la loi morale : on est toujours non-contradictoire à quelque chose, voir Son implicite. Mais en réalité, ces principes ne sont pas préexistants, nous les inventons : « la proposition « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée en principe universel « serait très bonne si nous possédions déjà les principes sur ce qu’il faut faire. […] mais le principe lui-même fait défaut ». Il faudrait donc checker la moralité de la loi morale.
- le contenu de l’action elle-même. Il faut prendre en compte la moralité de l’action du point de vue du contenu, pas seulement de l’agent. La « bonne volonté », distinguée par Kant comme « la seule chose qu’on puisse tenir pour bonne sans restriction », la qualité morale de l’intention, est insuffisante pour évaluer la moralité de l’action dans son ensemble. Au contraire, c’est peut-être les moyens, c’est-à-dire le contenu de l’action, qui en déterminent la moralité (« on reconnaît l’arbre à son fruit »).

Exemple : Eichmann, lors de son procès en 1961 en Israël, a assuré avoir agi moralement, conformément au principe ; obéis aux ordres. Mais,
- d’une part : ce principe peut être remis en question car rentrant en contradiction avec d’autres principes,
- d’autre part : quand bien même on considère ce principe comme valable, que l’action d’Eichmann n’y ait pas été contradictoire ne suffit pas à assurer de sa moralité, au regard du contenu

Conclusion : pêche dans la morale kantienne « l’articulation avec la réalité ». Ce n’est qu’une « identité formelle », qui ne prend pas en compte le concret. Péguy dit cela aussi : « Kant a les mains pures, mais il n’a pas de mains » : la morale kantienne est peut-être parfaite, mais elle ne trouve pas son application dans le réel.
Hegel va donc distinguer morale (ensemble de principes fixes, plus ou moins rigides, établis dans la société) et éthique (version « assouplie » de la morale, propre à s’appliquer dans le réel).

2) NIETZSCHE : L’ASPECT UNIQUE DE L’INTENTION MORALE
Nietzsche s’attache à réfuter la première maxime kantienne, qu’il reformule ainsi ; elle revient à juger que « dans tel cas, tout le monde devrait agir ainsi ». Il estime que l’intention morale ne peut et ne dit pas être universalisable :
- ne peut : « tout acte qui a été fait le fut d’une façon unique et non reproductible » -> il ne peut y avoir de modèle universel d’action
- ne doit : « c’est un égoïsme que de considérer son jugement comme une loi générale ; et c’est un égoïsme aveugle, petit, mesquin, parce qu’il révèle que vous ne vous êtes pas encore découvert vous-même, que vous ne vous êtes pas encore forgé un idéal qui vous soit personnel »

C. CRITIQUE 2 ; REFUS DU « TU DOIS »

1) NIETZSCHE : PUISSANCE DU SUJET
Pour Nietzsche, la morale kantienne entrave la puissance du sujet. En dépit de la troisième maxime de Kant, qui veut une appropriation des valeurs, c’est bien souvent des principes pré érigés par la société que reprend le sujet (voir 2)) -> la volonté propre du sujet est limité dans son expression : « Quel est ce grand dragon que l’esprit refuse désormais d’appeler son Seigneur et son Dieu ? le nom du grand dragon, c’est « Tu-dois ». Mais l’âme du lion dit : « Je veux » ! ».

2) BERGSON : DANGER DU « IL FAUT PARCE QU’IL FAUT »
Bergson voit dans le devoir une application automatique de « valeurs » répandues dans la société. L’obligation se résume à elle-même, c’est le « il faut parce qu’il faut » (les deux sources de la morale et de la religion) ; il n’y a pas référence à des valeurs, mais seulement un certain somnambulisme du sujet qui se plie aux nécessités de la vie en société, tant est grande et quelque part indispensable l’intériorisation des croyances collectives. Ex des Occidentaux formatés aux droits de l’homme, à haute résonnance morale. Il effectue un parallèle avec une fourmi, à laquelle on a inculqué l’importance du travail pour le collectif, seul moyen d’assurer la vie en communauté et la vie tout court pour ces pauvres petites bêtes : « Pensons […] à une fourmi que traverserait une lueur de réflexion et qui jugerait alors qu’elle a bien tort de travailler sans relâche pour les autres. Ses velléités de paresse ne dureraient d’ailleurs que quelques instants, le temps que brillerait l’éclair d’intelligence. Au dernier de ces instants, alors que l’instinct, reprenant le dessus, la ramènerait de vivre force à sa tâche, l’intelligence que va résorber l’instinct dirait en guise d’adieu : il faut parce qu’il faut ».

3) SARTRE : L’IMPORTANCE DE L’AUTONOMIE DU SUJET
Dans L’existentialisme est un humanisme, Sartre présente qu’il revient à l’homme d’inventer ses valeurs, pour deux raisons :
- « l’existence précède l’essence » => l’homme ne porte pas en lui des valeurs inscrites. Ex : le respect de l’autre n’est pas donné dans le caryotype du sujet, c’est une valeur à laquelle il est nécessaire de volontairement adhérer.
- Pas de Dieu. Sartre critique « « un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible », et qui a supprimé l’entité supérieure, tout en conservant la « possibilité de trouver des valeurs dans le ciel intelligible ». Pour lui, Dès lors qu’on nie l’existence d’une transcendance fixant des normes morales idéales, on nie aussi l’existence de ces normes qui seraient des points de repère constants.
-> « nous n’avons ni derrière nous (inscrites dans notre nature), ni devant nous (inscrites dans le ciel intelligible), dans le domaine numineux des valeurs, des justifications ou des excuses »
-> C’est à l’homme d’inventer ses valeurs, et de les assumer.

CONCLUSION
Le devoir, relation du sujet à un ensemble de valeurs plus ou moins personnellement acquises, est à la base de notion de morale. Il présuppose la liberté du sujet. Se pose le problème de l’évaluation d’un acte moral, effectué par devoir : quel critère ?
- L’intention -> Kant
- Le contenu de l’acte et le principe impliqué -> Hegel
- L’autonomie du sujet lorsqu’il a appliqué ce principe, car si l’on est que dans le « recrachage de valeurs », où est la liberté ?
+ Danger d’une morale oppressante (Nietzsche), et donc d’un devoir accompli mécaniquement, ou rabaissé au rang de ciment social (Bergson), et donc d’un devoir accompli sans réelle référence à une valeur.
Cécile
Cécile

Messages : 156
Date d'inscription : 13/10/2010
Age : 30
Localisation : viro, viro, viro viro viro !

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum