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Société et Etat : cours explicité

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Message  Cécile Sam 28 Mai - 18:18

SOCIETE ET ETAT

I.ANALYSE

A.DEFINITION D’UNE SOCIETE

1) DEFINITION ET DISTINCTION
LA société : milieu humain dans lequel s’intègre l’individu.

UNE société : ensemble d’humain unis par des rapports organisés, essentiellement par des échanges. La soudure entre les individus donne naissance à une réalité spécifique ; une société est irréductible aux individus qui la composent. Il y a une sorte d’extériorité des faits sociaux par rapport aux consciences individuelles.
REFERENCE : C’est ce que Comte (1798-1857), fondateur de la sociologie (c’est lui qui lui donne ce nom, de socius : uni, associé), souligne dans Système de politique positive : « la décomposition de l’humanité en individus […] ne constitue qu’une analyse anarchique, autant irrationnelle qu’immorale [et] est aussi vicieuse en sociologie que le serait, en biologie, la décomposition chimique de l’individu lui-même en molécules irréductibles »

L’importance des échanges : la société commence là où des liens se créent entre des individus. Le premier noyau sociétal est par conséquent la famille. Mais celle-ci est associée à un lien de type naturel, imposé par la nécessité de se reproduire. La « société de culture » commence lorsque des liens de type non-naturel se tissent entre des familles, par un système d’échange, comme l’explique Lévi-Strauss. Le point de départ est « l’échange d’enfants », pour prévenir les guerres, et, partant, la prohibition de l’inceste.

2) QUESTION DE LA SOCIABILITE DES HOMMES
Etat de nature : guerre-> tendance naturelle à l’insociabilité (Hobbes) :
« l’état de l’homme […] est un état de guerre de chacun contre chacun, situation où chacun est gouverné par ses propres motifs ». L’état de nature est un état de conflit permanent, « homo homini lupus ». C’est donc l’Etat qui fonde la véritable société, en réduisant les instincts violents et individualistes des hommes.

Etat de nature : paradis solitaire -> tendance naturelle à la non-sociabilité (Rousseau) :
L’homme, à l’état de nature, vit seul et jouit d’un bonheur sans faille. La société, le rapprochement avec ses semblables lui sont imposés, en raison des mouvements des plaques qui divisent la Pangée (bloc terrestre) en plusieurs « îlots » (-> les continents) plus ou moins vastes, où les hommes sont forcés de cohabiter. Ce rapprochement forcé et cette mise en société font naître en lui des sentiments mauvais (passions, jalousie, amour-propre) -> la société génère de l’insociabilité.

Homme naturellement sociable (Aristote) :
« l’homme est par nature un animal politique », social, conçu pour la société, seul milieu où il peut s’épanouir en tant qu’homme. Cette notion d’accomplissement de l’homme par la société est approfondie par certains sociologues, qui expliquent que cette insertion de l’homme dans un système ordonné et dynamique donne un sens à son existence, en soi absurde. C’est pourquoi Bourdieu (1930-2002) affirme dans Leçon sur la Leçon : « Misère de l’homme sans mission ni consécration sociale ».

« L’insociable sociabilité des hommes » (Kant) :
Kant, c’est original, fait la synthèse, il y a chez l’homme à la fois :
• une « inclination à entrer en société », « un penchant à s’associer », car il sait que c’est en société qu’il trouvera les occasions de s’accomplir « par le développement de ses dispositions naturelles »
• « une répulsion générale à le faire », « une grande propension à se détacher, car il trouve en lui le caractère d’insociabilité qui le pousse à vouloir tout diriger dans son sens »
Et cette dualité devient moteur du dynamisme de la société. En effet, l’homme sent en lui une « résistance » naturelle par rapport aux desiderata d’autrui, de même qu’ »il s’attend à rencontrer des résistances de tous côtés », et c’est pourquoi il va tendre à « surmonter son inclination à la paresse », développer son ambition, et ainsi tendre vers la culture.

3) LA SOCIETE, UNE FORME NATURELLE ?
Toutes les espèces sont sociales :
Aucun animal n’est naturellement solitaire ; son accomplissement passe par une forme sociétale, fût-elle aussi réduite que le cadre familial. La société est ainsi « une réalité positive et primaire analogue à la matière ou à la vie » (Moscovici, La société contre-nature).
REFERENCE : C’est ce que disait déjà Aristote : « l’homme est un animal politique plus que n’importe quelle abeille et n’importe quel animal grégaire » ; ceux-ci sont toutefois aussi, peut-être dans un moindre degré, des « animaux politiques ».

Les spécificités humaines :
La différence entre groupe animal et société humaine réside dans le dynamisme de celle-ci ; là où les animaux, conduits par leurs instincts héréditaires et donc par des principes de répétition, évoluent dans des sociétés statiques, le langage notamment aide l’homme à toujours inventer de nouvelles formes sociétales, formalisées dans les institutions, mobiles.
REFERENCE : Durkheim (1858-1917), sociologue, utilise l’image de l’espace : dans la société animale, « l’individu est gouverné exclusivement du dedans » (se plie à ses instincts naturels) ; dans la société humaine, « certaines manières d’agir sont imposées ou du moins proposées du dehors à l’individu ».

B. DEFINITION D’UN ETAT
Définition :
1. Autorité souveraine, supérieure, qui peut s’incarner dans un homme/u groupe, et qui peut avoir recours à la force pour imposer ses vues.
2. Un organe politique et administratif, forme institutionnalisée du pouvoir, par opposition à la Nation.
La naissance de l’Etat :
Les historiens et les sociologues distinguent généralement 3 phases dans la construction d’un Etat :
1. Ø : l’autorité est diffuse, anonyme, présente dans la société grâce au poids des mœurs
2. Individualisé : un chef incarne ce pouvoir, mais rapidement cette personnalisation du pouvoir apparaît comme instable et créatrice de tensions
3. Naissance de l’institution étatique séparée de la personnalité du chef

C. QUESTIONS
- comment l’Etat peut-il être légitimé, comment les individus, plus ou moins enclins à la sociabilité, abandonnent-ils leur droit à se défendre eux-mêmes ? Peut-on faire sans l’Etat, ou est-il un garant nécessaire de la vie en société ?
- le pouvoir de coercition attribué à l’Etat ne peut-il entraîner des dérives, une privation des libertés ?

II. LA SOCIETE NECESSITE-T-ELLE L’EXISTENCE D’UN ETAT ?

A.IL EXISTE DES SOCIETES SANS ETAT
C’est le cas des sociétés de subsistance ; sociétés véritables, puisque dotées d’institutions, de règles certes tacites (ex : interdiction d’accumuler trop de richesse, maintien d’une constante démographique, limites au droit de commander), elles ne sont pourtant pas étatiques. Il y a certes un pouvoir centralisé, entre les mains d’un chef capable d’abriter les démunis et de jouer le rôle de médiateur ; mais il ne s’appuie sur aucune armée, n’a pas de service spécifique (Ø fonctionnaires). Il n’y a donc pas d’Etat tel qu’on l’a défini.
Cas général : agriculture=>sédentarisation, accumulation de richesses => problème du respect des propriétés => création de l’Etat pour assurer justice.

B. L’ETAT COMME PUISSANCE NECESSAIRE POUR ASSURER LA STABILITE D’UNE SOCIETE

1) LA LEGITIMITE DE L’ETAT
Dans La haine de la démocratie, Jacques Rancière (1940) estime que la gouvernance de certains hommes par d’autres hommes tient à « l’ordre naturel des choses », et que le choix de ces hommes dirigeants s’effectue le plus souvent selon « deux grands titres à gouverner les hommes » : « la supériorité dans la naissance » et « le pouvoir de la richesse ». Ces deux titres souvent de combinent et voient s’adjoindre le poids de la « force » (armée) et des « sciences » (ascendant naturel des « savants » sur les « ignorants »). Cela donne une certaine légitimité naturelle à ces dirigeants. Mais, selon Rancière, leur pouvoir sur les autres ne s’explique pas uniquement pas ces « facteurs objectifs ». Il y a intervention d’un « titre anarchique », relevant pratiquement du hasard, qui fait que ces hommes, pourtant parfois moins savants que d’autres, vont gouverner sur tous.

La légitimité de ces gouvernants n’est donc que de façade, si l’on s’en tient à la seule observation de ces titres : naturellement, ces hommes ne sont pas plus désignés que d’autres. Plusieurs philosophes vont tenter d’élaborer une théorie rationnelle de l’Etat, et certains d’entre eux vont avancer l’idée d’un contrat passé entre société et Etat qui légitime le pouvoir de ces dirigeants.

2) ORIGINE DE LA LEGITIMITE : UN CONTRAT

LE CONTRAT SELON HOBBES
Cause originelle du contrat : A la base de la théorie de Hobbes, il y a la conception qu’il se fait de l’état de nature = « misérable état de guerre ». Guerre => souffrance => les hommes veulent en sortir et vivre en vraie société, c’est la « cause finale, fin ou but des humains »
Première raison d’être de l’Etat : obliger les hommes à respecter leurs engagements : Or, les causes de cet état de guerre permanent sont « les passions naturelles qui animent les hommes quand il n’y a pas de puissance visible pour les maintenir en respect ». Il faut donc créer une entité basée sur la coercition capable de susciter une « peur du châtiment » assez forte pour obliger l’homme à se plier aux lois qui permettent la vie en société. C’est la naissance de l’Etat, nécessaire pour contraindre les hommes à « l’exécution de leurs engagement contractuels ».
Deuxième raison d’être de l’Etat : concentrer la puissance de la société : la protection des hommes à la fois contre leurs propres pulsions destructrices et contre « les invasions des étrangers » requiert ceci de la part des hommes: « rassembler toutes leur force sur un homme ou sur une assemblée d’hommes ».
Conséquence : la nécessité d’un contrat : cet abandon de ses forces à une entité unique ne peut être imposé. Il y a un contrat que tout le monde doit passer, et ainsi la multitude s’unifie dans un Etat, ce qui permet la vie en société : « ramener toutes leurs volontés à une seule volonté ». C’est cet abandon volontaire et plus ou moins tacite des libertés individuelles qui assure la vie en société, la paix intérieure (car superpuissance de l’Etat face à individualismes passionnels des hommes) et la défense contre l’extérieur (car coalition des forces individuelles).
Désignation de l’Etat chez Hobbes :
- « dieu mortel » : certes mortel, puisqu’encourant le danger des révolutions…, l’Etat n’en détient pas moins une force supérieure sur les hommes, acceptée par eux
- « Léviathan » (monstre marin biblique, livre de Job) : être redoutable, terrifiant (c’est le but) mais qui assure pourtant la sécurité des sujets.
- « homme artificiel, quoique d’une stature et d’une force plus grande que celles de l’homme naturel, pour la défense et la protection duquel il a été conçu »

LE CONTRAT SOCIAL DE ROUSSEAU
Problématique : Rousseau conçoit l’état de nature comme un état de béatitude et de liberté parfait. Mais les hommes sont contraints de se réunir ; quelle forme d’association pour que les individus puissent s’unir sans pour autant perdre leur liberté ?
Solution : « le contrat social », que Rousseau résume à « l’aliénation totale de chaque associé avec tous ses droits à la communauté ». Autrement formulé : « Chacun se donnant à tous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale ». Quels sont les avantages de ce pacte pour la liberté du sujet :
- L’aliénation partagée par tous -> égalité parfaite (ØEtat supérieur comme chez Hobbes)
- Union parfaite=> Ø besoin d’un supérieur
- Réciprocité du don de la puissance -> Ø perte de la liberté du sujet, qui voit au contraire sa puissance renforcée
- Liberté d’autant plus renforcée que Ø passivité, citoyen actif a mise en œuvre de volonté général
- Si le pacte est violé, le citoyen est en droit de « rentr[er] dans ses premiers droits et [de reprendre] sa liberté naturelle, en perdant la liberté conventionnelle pour laquelle il y renonça »
Définition de la « volonté générale » : = opérateur collectif qui fonde la société, la soude dans un projet commun. Elle ne peut être incarnée, contrairement à un pouvoir, puisqu’elle constitue une idée universelle, qui ne pourrait que se trouver dénaturée par une incarnation subjective. Ce’st pourquoi Rousseau prône une démocratie absolument directe.

TABLEAU RECAPITULATIF
Hobbes Rousseau
Etat de nature Etat d’affrontement permanent Bonheur dans l’isolement
Justification du contrat Un pouvoir centralisé doit pouvoir mettre fin aux conflits Contrat -> rassemblement qui tend au dvt des passions humaines devient réelle société
Question de l’Etat Doit avoir un pouvoir de répression pour refreiner les instincts violents des hommes Ø violence nécessaire, car contrat généré par volonté générale
Condition Exercice séparé des pouvoirs, corps particulier->sécurité Ø exercice séparé, pouvoir partagé par tous
Remarque Etat stable Seules les élections peuvent légitimer la remise d’un pouvoir particulier + Ø privilèges

3) LES FONCTIONS DE L’ETAT
- assurer l’ordre dans la société, et permettre une stabilité favorable au développement de la culture. Son but, selon Etienne Weil dans Philosophie politique, est de faire faire durer la communauté : « L’Etat est l’organisation rationnelle et raisonnable de la communauté. »
- assurer la liberté de chacun des membres, les faire échapper à la loi du plus fort en réglant les conflits par le droit (voire, à terme, de dissoudre les passions mauvaises entre les hommes en les « cultivant » -> « la fin de l’Etat est donc en réalité la liberté » (Spinoza, Traité théologico-politique)

III. L’ETAT COMME SOURCE POSSIBLE D’OPPRESSION SUR LA SOCIETE ?

1) DANGER DE LA PASSIVITE DES CITOYENS FACE A L’ETAT
Tocqueville (1805-1859), historien et homme politique français, était un partisan de la monarchie ; il se rendit aux Etats-Unis, où la démocratie s’est instaurée, et en donne une vision critique. Dans ce régime qui se veut libéré de toute tyrannie, il voit émerger une nouvelle forme de despotisme. En effet, cette « foule innombrable d’hommes semblables et égaux », débarrassés de leurs velléités révolutionnaires, n’ont plus pour seules aspirations que de « se procurer de petits et vulgaires plaisirs ». Ils sont encouragés en cela par un Etat « absolu, détaillé, régulier, prévoyant et constant », qui comme un père « se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller et sur leur sort », mais qui s’emploie surtout à les conserver dans cette situation infantilisante. Insensiblement, progressivement, en éliminant un à un les soucis des hommes, « il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre », et finit par en rendre les hommes complètement dépourvus. D’une certaine façon, ce nouveau despotisme est pire que les anciens : nulle révolution ne semble pouvoir y mettre fin, parce qu’il agit de façon discrète et dissimulée, parce que aussi les hommes ont été « disposer à souffrir [ces choses] et souvent même à les regarder comme un bienfait » par leur ancienne aspiration à l’égalité, parce que enfin ils se trouvent ultimement « hébét[és] » par cette « passvisation » effectuée par le régime. De la sorte, même la démocratie « réduit chaque nation à n’être qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux dont le gouvernement est le berger ».

2) L’ETAT COMME MOYEN D’OPPRESSION D’UNE CLASSE SUR UNE AUTRE (MARX)
NB : Locke (1632-1704) disait déjà dans Deuxième traité du gouvernement civil que c’était le principe de propriété qui avait fondé l’Etat. Le but de l’Etat est de « conserver les propriétés [des hommes], pour la conservation desquelles bien des choses manquent dans l’Etat de nature » (la nature n’a prévu ni « lois établies » pour réguler la question de propriété ni « juge reconnu » et impartial pour arbitrer les conflits).

D’une certaine façon, la thèse de Marx – ici reprise par Engels, dans L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat - rejoint cette théorie. Les plus désireux de fonder un Etat pour protéger les propriétés sont, de façon logique, les plus grands propriétaires ; ce sont donc eux qui vont fonder l’Etat, et ainsi adjoindre à leur pouvoir économique un pouvoir politique. Cette thèse s’insère toutefois dans la conception marxiste de l’Histoire, régie par « des oppositions de classe ». Initialement, « l’Etat est né du besoin de réfréner » ces luttes, d’instaurer une certaine forme d’égalité, d’apaiser les rapports des hommes. Le hic, c’est que l’Etat lui-même n’est pas indépendant de ces affrontements ; il est le fait « de la classe la plus puissante, celle qui domine au point de vue économique et qui, grâce à lui, devient aussi la classe politiquement dominante et acquiert ainsi de nouveaux moyens pour mater et exploiter la classe opprimée. ». De ce fait, l’Etat qui se voulait égalisant devient un nouveau facteur de la puissance de quelques-uns. C’est pourquoi, selon Marx, l’Etat est intrinsèquement mauvais, et le communisme voudra tendre à la « dégénérescence de l’Etat ».

3) L’ANARCHIE, UN IDEAL ?
L’Etat risquant ainsi d’enfoncer la majorité dans une passivité moutonneuse et de favoriser l’ascendant de quelques-uns ne devrait-il pas purement et simplement supprimé ? C’est la thèse anarchique qui, loin du dépérissement progressif de l’Etat voulu par le communisme, prône un rejet complet de l’Etat, et que défendent plusieurs philosophes comme Proudhon (Qu’est-ce-que la propriété ?). Cette thèse extrémiste paraît toutefois peu défendable, au regard des fonctions essentielles assurées par l’Etat (voir II).

IV. LA REPUBLIQUE COMME FORME DE GOUVERNEMENT TENTANT DE MAINTENIR A LA FOIS ETAT ET SOCIETE

1) UNE JONCTION APPAREMMENT REUSSIE
La forme républicaine veut maintenir une homogénéité entre société et Etat, maintenir ces deux catégories sans que l’une n’affaiblisse l’autre. Ce n’est pas évident, pour plusieurs raisons :
• Mutations des formes de conscience ≠ aspect figé dans le marbre des institutions
• Tension entre la volonté générale, du peuple, et les raisons d’Etat, qui visent au maintien de l’ordre, au dépit parfois de règles sociales ou éthiques.
• Distance qui peut s’instaurer entre le peuple et l’Etat, « le plus froid de tous les monstres froids » selon Nietzsche. Sans aller jusqu’à voir en l’Etat le menteur suprême que dépeint le philosophe allemand, on peut admettre l’existence d’une certaine ambiguïté de l’Etat, à la fois instrument d’émancipation de l’homme et potentielle machinerie de pouvoir, aliénante et inhumaine.
Les formes institutionnelles républicaines tentent ainsi de juguler « l’excès social », de prévenir les révolutions, en permettant aux gens de s’exprimer par une voie pacifique (les élections) et en leur donnant des droits. Une autre force de la république réside justement dans ses formes juridiques : il y a adaptation des institutions aux cas particuliers (voir cours sur la Justice).

2) LES FAILLES DE LA REPUBLIQUE
Raymond Aron : « On ne peut pas concevoir de régime qui, en un sens, ne soit oligarchique » (Démocratie et totalitarisme).
L’alliage République/démocratie semble assuré ; en réalité, le régime parlementaire ne tend-il pas à l’élévation d’une élite (peu de députés sont issus des classes ouvrières), assez peu représentative de la société hétérogène, et dont les intérêts peuvent diverger par rapport à l’intérêt général ? On peut observer si les « condition démocratiques » sont remplies en France :
« Conditions de la démocratie » Réalité française
Mandats électoraux courts et non-cumulables Cumul des mandats -> Ø renouvellement
Monopole des représentants du peuple sur élaboration des lois + droit de regard sur leur application ≈ autonomie du gouvernement d’après article 49-3….
Ø lien de dépendance Etat/banques, contrôles des puissances financières Coût des campagnes + pauvreté de l’Etat => sous la coupe des banques
Peut-être la démocratie réside-t-elle dans un processus de perpétuelle remise en cause de ce tendance pratiquement naturelle à l’oligarchie qu’ont les Etats.

CONCLUSION
- Pas de société possible sans Etat, lequel naît lorsque des discussions dans un espace public tendent à faire disparaître le système naturel du plus fort dominant.
- Danger confusion société/Etat -> totalitarisme
- Le rapport société/Etat doit être réglé par un contrat
- La société doit conserver un pouvoir de décision, continuer à exprimer la « volonté générale » pour que l’Etat ne devienne pas un corps séparé n’ayant pour seule vocation que se perpétuer lui-même.



Dernière édition par Cécile le Ven 3 Juin - 20:20, édité 1 fois
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Message  Cécile Sam 28 Mai - 18:21

Voilou voilou pour ce chapitre, par contre yé souis sorry mais je n'ai toujours pas trouvé le truc pour conserver les tableaux, ce qui donne à deux reprises une étrange, mystérieuse, inutile et relativement déconcertante juxtaposition de termes antithétiques, pardon. Voilaaa, des bisous, bonne chance pour les révisions !! Very Happy
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Message  Jess Mar 31 Mai - 20:55

cécile tu es parfaite Very Happy

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Message  Cécile Ven 3 Juin - 20:24

!!!! **BEWARE** !!!!

la parfaite est une boulette : ce n'est bien sûr pas Hegel qui reprend les thèses de Marx dans le III. 2) 2e paragraphe, mais Engels !!!!!!! Conspuez-moi honnissez moi, mais surtout changez le si vous l'avez imprimé, parce que pareille erreur le jour du bac serait nuisible tant pour votre note que pour ma vision de moi-même, à jamais dégradée par la conscience d'avoir été à l'origine d'un malus dans votre avenir brillant !!! Crying or Very sad

à demaiiin !!!!!!!! Very Happy
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