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Le Sujet : cours explicité

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Message  Cécile Ven 15 Oct - 19:21

LE SUJET

QU’EST-CE-QU’UN SUJET ?

DIFFERENTS SENS
Politiquement, est associée au sujet une idée de soumission, d’assujettissement. Au contraire, grammaticalement, le sujet est celui qui fait l’action.
-> Le sujet est-il actif ou passif ?
En outre, ambigüité dans domaine grammatical. Quand je dis : la pierre tombe, la pierre est certes sujet, mais il y a en réalité une soumission à une force externe, la gravité.
-> Dans quelle mesure le sujet est-il à l’origine de son action, et de lui-même ?

DISTINCTION AVEC NOTION D’OBJET
Le sujet est doté d’une conscience (voir chapitre), ainsi que d’une affectivité et d’une sensibilité, qui commandent plus ou moins ses actions.

UNE IDENTITE
Etymologiquement : sujet<subjectum : jeté dessous, ce qui est base, socle. C’est la substance, la nature, l’essence, ce qui reste invariable dans changements.
C’est ce qu’est notre identité, une substance invariable, qui fait que l’on reste identique à soi-même en dépit des changements. N’est pas physique, puisque notre corps est en perpétuelle mutation et renouvellement (cellulaire…)
-> Qu’est-ce-qui fait notre identité ?
L’identité de l’eau, par exemple, est sa structure moléculaire, H2O. L’eau se base ainsi sur une sorte de base permanente et invariable, si bien qu’elle devient elle-même permanente.
-> Y a-t-il une permanence du sujet ? Si oui, quelle est-elle ?
Pour durer, et être en équilibre, il y a nécessité d’unité, et d’une unicité, c’est-à-dire d’une originalité, d’une singularité de l’être : je suis un et unique.
-> Quelles unité et unicité peut avoir un sujet ?

NAISSANCE DE LA NOTION DE SUJET MODERNE

LES STRUCTURALISTES
Dans les années 60, philosophes structuralistes croient en un homme commandés par des structures extérieures, et nient ainsi l’existence d’un sujet et de liberté :
- pour Althusser, homme =>structure socio-politique, dont l’action est dirigée par phénomènes sociaux, économiques.
- pour Lacan, sujet commandé par structure linguistique.
- pour Lévi-Strauss, anthropologue, sociologue, homme=> structure sociale.

LA CONCEPTION GRECQUE
En grec, sujet = upokeimenon (ce qui est disposé dessous).
Les Grecs ont une conception double de l’homme :

• Le sujet est capable de se déterminer indépendamment des forces extérieures, car ils pensent, et sont à l’origine de leurs actions grâce à leur volonté. Aristote parle d’ « animal politique », car il peut discuter, élaborer des lois, et c’est ce qui le distingue de l’animal.
->l’homme n’est pas un être soumis.

• Mais il existe une entité supérieure, le destin, incarné par la déesse Eimarméné (celle qui donne à chacun sa part), qui domine l’homme, l’assujettit. Ainsi, le sujet est bien à l’origine de ses actions, mais selon une trame écrite, il n’est donc pas tout à fait indépendant.
Cette conception perdure jusqu’au Moyen-Age monothétiste, où Dieu commande tout ; si les hommes choisissent de faire le bien ou le mal, ils sont finalement soumis à volonté divine. Mais cette question du sujet reste assez secondaire, jusqu’à Descartes.

LA RUPTURE CARTESIENNE
Descartes (1596-1650) perçoit le sujet comme une puissance indépendante, grâce à sa force de volonté (qui, infinie, l’égale presque à Dieu) et à sa capacité à résister aux contraintes les plus fortes. L’homme est en outre capable de raison, mais n’est pas non plus régi par elle, car il peut accomplir des actes contre toute logique. Il a une toute-puissance à se déterminer.

LA FORCE DE LA VOLONTE
Pour les Grecs, « Nul n’est méchant volontairement » (Socrate) : si l’homme faire le mal, c’est par ignorance, en croyant faire le bien, thèse que reprend le marquis de Sade.
(Différence cependant, sans rapport réel : pour Sade, la nature est indifférente à l’homme ; pour les Grecs, au contraire, il existe une réelle harmonie entre la nature, grand Tout harmonieux et rationnel, et l’homme -> cosmos. )
D’après cette thèse, l’acte résulte du savoir, et non de la volonté ; à partir du moment où l’homme sait ce qui est bien, ses actions ne peuvent qu’être dirigées en ce sens.
Au contraire, Descartes conçoit la volonté comme toute-puissante, c’est elle qui régit nos actes et non le savoir ou la raison.

L’EXPERIENCE DU COGITO
Pour déterminer ce qu’est le sujet, et ce sur quoi se fonde son identité, Descartes va opérer l’expérience du cogito. Sa méthode : le doute, motivé par l’existence de l’erreur, avec plusieurs caractéristiques :

UN DOUTE RADICAL
« Il fallait que je rejetasse comme absolument faux tout ce en en quoi je pouvais avoir le moindre doute ». Il y a en effet la contrainte du temps ; dans un souci d’efficacité, dès lors que se profile le moindre doute, toute l’opinion est rejetée.

UN DOUTE NON SCEPTIQUE
Descartes a un but : trouver une vérité qui soit indubitable, qui résiste à son doute. Il n’est donc pas un sceptique, contrairement à Montaigne (« Le monde est un branloire pérenne ») ou à Sextus Empiricus (II-IIIème siècle) pour qui « Rien n’est certain » (paradoxe ; et cette phrase ?).
Sceptique < sceptein : examiner ; le sceptique est toujours en doute de tout ce qui se présente comme vérité, n’affirme jamais.

UN DOUTE METHODIQUE
Méthode < meta odos : avec un cheminement. Il y a en effet un processus du doute, qui s’intéresse aux opinions à et à leurs sources point par point (il s’agit d’éviter l’erreur) :
- mise en doute des données sensibles, car les sens sont limités et donc source d’erreurs. En outre, Descartes comme tous les hommes a déjà été trompé par ses sens (->illusions d’optique), or « il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont une fois trompés » (Les Méditations Métaphysiques).
- mise en doute des raisonnements, même mathématiques. A l’époque de Descartes, la théorie de Galilée quant au fonctionnement de l’univers (l’héliocentrisme) remet en cause la thèse géocentriste qui avait été pourtant établie scientifiquement. Même les raisonnements scientifiques sont donc faillibles. En outre, Descartes se méfie des paralogismes
DEF : un paralogisme est un raisonnement parallèle, ayant l’apparence d’un raisonnement logique sans en être un. Par exemple, si je dis : un cheval bon marché est rare, or tout ce qui rare est cher, donc un cheval bon marché est cher, j’énonce un paralogisme, tout en me basant sur le fonctionnement du syllogisme.
- mise en doute de tout ce qui fait la réalité. Comme on le voit dans les Méditations Métaphysiques, Descartes constate combien la distinction entre rêve et réalité est floue, en se basant sur son vécu. : « Combien de fois m’est-i l arrivé de songer la nuit que j’étais en ce lieu, que j’étais habillé, que j’étais auprès du feu, quoique je fusse tout nu dedans mon lit ? ». De fait, « il n’y a pas d’indices certains par où l’on puisse distinguer nettement la veille d’avec le sommeil », tant l’illusion du rêve est réaliste. Descartes pousse ensuite plus loin son raisonnement (voir l’analyse des méditations Métaphysiques). Dans ce processus du doute, le fait que cette illusion du rêve soit possible, que la frontière entre rêve et réel soit parfois difficile à distinguer, suffit à établir que tout ce que je pense être réel est potentiellement imaginaire.
- finalement, découverte d’une certitude : « je pense, donc je suis ». En effet, à partir du moment où je doute, je suis un être pensant. L’existence de l’âme, d’une substance fixe, est donc assurée, indirectement par ce même doute qui a fait s’écrouler tout ce qui était relatif au corps. Descartes sépare donc l’âme du corps.

REMARQUES
 Le cogito n’est pas le résultat d’un raisonnement, mais d’un d’une intuition, qui est exactement l’inverse d’une déduction.
 Pour Descartes, seule l’activité propre du sujet peut lui faire comprendre la nature, cette compréhension passe nécessairement par la production de concepts : « Je ne puis avoir aucune connaissance de ce qui est hors de moi, que par l’entremise des idées que j’ai en moi » (Lettre au père Gibieuf du 19 janvier 1642)

LES OPERATEURS DE CETTE RUPTURE
1. La volonté : pour Descartes, toute-puissance de la volonté humaine. Preuve en est cette radicalité du doute qu’il s’impose, contre toute raison, par la seule force de sa volonté.

2. La raison : le monde s’explique, non plus par l’acivité mystérieuse de la nature, mais par la raison. La nature elle-même est écrite en langage mathématique, que l’homme est en mesure de traduire. Ainsi, on détermine vers l’époque de Descartes cette loi physique : p=mg, abstraction obtenue par la raison pour expliquer des phénomènes concrets.

CONCLUSION
Le sujet est le fondement de la conscience. Au contraire de Spinoza (1632-1677), pour qui les choix des hommes sont dictés par la nécessité, Descartes croit en la liberté humaine, absolue, en véritable « philosophe de la liberté ».
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Message  Cécile Ven 15 Oct - 19:24

Kikou ! Voila, ce n'est pas à précisément parler une fiche, ni un résumé, mais plutôt une explicitation (yohé, on va inventer des mots !) du premier chapitre de philo sur le sujet. J'espère qu'elle sera compréhensible ! Et si certains le veulent en une version un peu plus classieuse, je l'ai sur Word, et puis l'envoyer à la demande !!

Des bisous !!
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Message  Mari0n Ven 15 Oct - 20:30

cheers

Amour.
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